Les Lettres d’Amour d’Elia

La découverte d’Elia a enchanté mon cœur et illuminé mon âme. 

Rose éclose dans les jardins marins du 92i, cette chanteuse est signée sur le label 7 Corps de Booba. Elle se situe entre le r&b et la pop, la chanson française et le hip-hop. Mais c’est surtout une poétesse des temps modernes. Cette princesse aux origines russes et tunisiennes, est devenue, une des héroïnes de ma vie. Ma « Kukushka ».

Le 28 novembre 2024, Elia a sorti son premier album, Héroïne(s). Un recueil de poésie, ornée de mélodies entêtantes, de ritournelles élégantes, de textes exquis et affûtés.

Héroïne(s) : une ode aux femmes, une ode à soi 

Quand j’ai découvert Elia, j’ai d’abord été éblouie par sa prose. Ses poèmes inouïs s’offrent comme un bouquet de (p)roses… Puis, par ses mélodies… Sa lumineuse mélancolie.

Elle chante (enchante) avec toute la force de son cœur et la fragilité de son âme. Un chant viscéral d’une beauté sidérale.

Le phrasé est subtil. Le phrasé est sublime.

Comme l’indique le titre du projet, Héroïne(s) célèbre les femmes. 

« Chaque jour révèle une héroïne…

Qui se relève après la ruine

Les roses se cachent sous les épines »

(Héroïne)

C’est une ode aux héroïnes du quotidien, une lettre d’amour aux femmes inspirantes qui bercent nos vies. Des femmes dont elle (la poétesse) fait partie. Ainsi, Héroïne(s) s’offre comme une ode à soi. 

« Il suffit de croire en ton étoile

Il suffit de voir autour de toi

Les anges qui dansent dans le noir

L’amour qui fait vibrer chaque histoire

Il suffit de chanter l’univers

La joie qui t’a manqué tel un frère 

La magie de notre imaginaire…

Comme la vie qui survit à l’hiver »

(Héroïne)

Comme le souligne la lettre S, subtilement entourée de parenthèses, c’est une ode à la singularité des femmes, à la pluralité des f(l)ammes. Une ode à la pluralité et à la singularité de nos héroïnes. Une lettre d’amour à la multiplicité de l’identité féminine.

C’est aussi et surtout, une ode à l’amour. Une ode à l’amour, un hymne à la vie. L’album raconte la détresse amoureuse mais aussi la joie ineffable que procure le sentiment amoureux, le sentiment de liberté, le souffle de vie… Et l’envie irrésistible de déployer ses ailes.

C’est au cœur de ces ailes que l’on cueille la plume.

La beauté du chant lexical : remettre au goût du jour la chanson française 

Pour moi, Elia est une enchanteresse qui redonne ses lettres de noblesse à la chanson française. 

« J’attends ton retour, 

Le temps, la seconde… 

Où je t’aimerai pour toujours. » 

(Sentiers de la Brume)

Dans le sillage de chanteuses comme Maria Callas ou Barbara, Elia manie les mots et maîtrise sa voix. Plus qu’une chanteuse, c’est une enchanteresse. Ethérée. Délicate. Ses textes affûtés et élégants en font une poétesse de notre temps. J’adore sa poésie. Solaire, cristalline... Ornée d’une impertinence moderne et d’un charme suranné. Une poésie dans l’air du temps qui fait délicieusement écho au passé… Et s’offre comme un présent.

Celui de croire en l’amour.

« Depuis que tu m’as dit Je t’aime, je n’ai plus peur d’être moi-même… Diamants dès que je vois le vrai dans tes yeux, le vrai dans ta voix, le vrai goût des choses que tu ne me dis pas. » (Vrai)

Croire en l’amour… Redonner vie au romantisme

Cet album magnifique dépoussière le romantisme et donne envie de croire à nouveau à l’amour. À la grandeur des gestes romantiques.

Ode à la créativité amoureuse, cette œuvre s’offre comme le Manifeste de l’amour romantique, dans une époque où le romantisme se raréfie. C’est un délice de mélancolie qui remet au goût du jour, la douceur infinie des lettres d’amour. 

C’est une Ode à la Beauté. 

Et la Beauté fait du bien à l’âme…

Il y a beaucoup de mélancolie dans cet album, mais aussi beaucoup de lumière. Que j’aime cette musique, poétique et solaire…

L’amour est dépeint sous un angle qui, à mon sens, se veut novateur. Car même dans l’obscur, il y a plus de lumière que de néant.  L’amour est dépeint comme une expérience riche, belle, nourricière, vivante, vivifiante, édificatrice. 

Héroïne(s) est un recueil de poésie qui magnifie l’amour. Cela change vraiment de la sombre ritournelle à laquelle nous sommes habitué(e)s, surtout en cette époque 2.0, où le romantisme s’est raréfié.

Dans une époque où l’engagement se complexifie, où les déclarations sincères s’éteignent à petits feux… Je trouve que cet album redonne beaucoup d’espoir. Espoir en l’amour, au romantisme, aux belles lettres. Il redonne foi en l’amour, à la possibilité de vivre de belles histoires d’amour. Riches et significatives. Il redonne espoir en la beauté de la langue française. Il s’offre comme la preuve vivante que le romantisme n’est pas mort et que la poésie brille de mille feux.

« Tu portes la moitié de mon être, 

Et je reste à la fenêtre… 

Espérant peut-être

Te voir apparaître

Comme si l’on pouvait renaître. »

(Sentiers de la Brume)

J’aime Elia et son chant lexical.

Héroïne(s) : Ce sont des textes sublimes qu’on a envie d’apprendre par cœur… Et de chanter en chœur.

Les maux résonnent… Les mots raisonnent.

De plus… Une ancienne khâgneuse qui évolue aux côtés de rappeurs… Evidemment, cela a de quoi me séduire. En plus du charme éthéré des textes et de l’élégance poétique du personnage.

En effet, si le rap est souvent perçu comme une culture populaire, au registre vulgaire, certains artistes ont le don de l’ériger au rang des beaux-arts. Il s’agit de grands lyricistes, de véritables poètes.

Contre toute attente, le travail sur les mots que l’on trouve dans le rap, s’apparente à de nombreux égards, à la recherche littéraire et linguistique, que l’on apprend en hypokhâgne / khâgne. De plus, le Rap (Rythm and Poetry) œuvre pour faire passer un message. Des messages. Lorsque l’on étudie les Humanités, c’est une des compétences essentielles que l’on finit par maîtriser. 

En chantant aux côtés de rappeurs comme Booba, Elia s’inscrit dans la continuité logique de son parcours : écrire des textes lyriques et des chansons d’amour.

Elia est une lyriciste et une vocaliste hors pair.

Entre romantisme et féminisme 

Je trouve qu’il y a une subtile oscillation entre romantisme et féminisme qui, personnellement, me ravit. Elia raconte son expérience féminine et chante les femmes, ses héroïnes. Malgré un certain commentaire féministe (ne serait-ce que dans le titre du projet), tous les textes sont des chansons d’amour.

Chanteuse, enchanteresse, chantre de l’amour moderne… Poétesse !

Elia offre un regard affûté sur le monde qui l’entoure. Elle décrit ses sentiments sans détour. Avec une liberté déroutante et une rare véracité, une touchante authenticité. La poétesse raconte la vérité nue de ses sentiments. Et se révèle, dans la nudité de ses émotions. La beauté adamantine de sa vérité.

« J’avais les lèvres en feu car je ne pensais qu’à toi. » 

« Dévorée par la haine,

Tu sais bien que je t’aime…

Tu te caches dans mes veines…

Tous les jours où je saigne. »

(Ritournelle)

Elia accueille l’essence des maux, puis cueille le sens des mots. Selon le son du piano.

Elia, une Héroïne porteuse de lumière 

Le prénom Elia est la version féminine du nom hébreu « Elie », prophète. En effet, cette poétesse a tout d’une prophétesse. 

Rayon solaire… Joyau stellaire. 

Elia offre une poésie infusée d’astres.

Elle est ma rose, mon Héroïne… 

Elle nous arrose de proses fines.

J’ai hâte de la voir sur scène et de découvrir ses exquises cadences, au Café de la Danse. Rendez-vous le 21 mars, pour un voyage sur Vénus…

La folle Ritournelle des Sentiers de la brume 

Sur les Sentiers de la brume… Elia chante des Ritournelles pour lesquelles j’ai eu un Coup de foudre. Des mélodies que j’aime À la folie… Et que je vous invite chaudement à découvrir.

Elia signifie « lumière du soleil ». 

En effet, la lumière de ses textes, comme la clarté de sa voix, font d’elle une Héroïne solaire. Stellaire. Astrale.

Ornés de mélodies somptueuses, ses textes sont d’une finesse exquise, d’une délicatesse puissante et d’une merveilleuse subtilité.

Une poétesse des temps modernes, dont on ne cesse de se délecter. Un article de Maureen KAKOU.