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Constellation 

Quand Sylvie Castioni resculpte Marianne(s)


Accompagnée par la Art Girls Gallery, la photographe Sylvie Castioni présente son œuvre Marianne(s), une série photographique engagée, exposée à l'Hôtel des Gabelles, à Versailles. Du 17 avril au 11 Mai, la photographe nous invite à découvrir 92 portraits. 92 portraits de femmes. 



Des personnalités publiques, des femmes du monde de l’art et de la culture, dont chacune, par son talent, son combat ou son histoire, illustre une face puissante des femmes. En explorant la figure de Marianne, Sylvie Castioni offre un visage nouveau d’une France arc-en-ciel, libre et sereine. Une France, douce et forte, singulière et plurielle, dont la Femme se fait le bel plus écrin. 

 

En incarnant Marianne, la Femme n’est plus une allégorie de la Liberté. Elle en est la plus belle représentation. 

 

Marianne, allégorie de la liberté 

 

Sylvie Castioni est une artiste, dont le travail principal est la photographie de mode. Après avoir capturé la beauté des femmes du monde entier, elle a décidé de célébrer cette beauté sous un angle plus engagé. C’est ainsi que naît Marianne(s). Une série photographique, dont la muse inspiratrice est Marianne. Mais qui est-elle ?



Marianne est la figure de la République française. C’est le symbole de la liberté, l’allégorie de la République. En invitant 92 femmes à incarner cette figure républicaine, Sylvie Castioni offre à Marianne, de multiples visages, rappelant ainsi que nous sommes toutes Marianne. Que chacune, à notre façon, nous pouvons l’incarner. 

 

Quelle que soit notre couleur, notre culture, notre religion… Quel que soit notre âge, notre situation sociale, notre identité… Nos convictions.

 

Marianne est une femme, une muse, mais c’est avant tout une image, une allégorie. On comprend alors pourquoi la photographe a choisi de s’entourer de personnalités issues du monde de l'art et de la culture.

 

Ainsi Sylvie se réapproprie un symbole et l’explore sous de multiples facettes. La photographe s’entoure de femmes qui l’inspirent. L’allégorie de la liberté prend alors le visage de plusieurs femmes. Chaque femme devient l’incarnation, la personnification de la liberté. Par ce geste fort, Sylvie Castioni célèbre la puissance, la liberté et la créativité des femmes.

 

La femme est singulière et plurielle. Elle est inspirante et inspiratrice. Elle est unique et multiple. Elle est muse et créatrice. La Femme est libre.

 

Mais elle n’est pas seulement libre. Elle est la Liberté.

 

# Je suis Marianne

 

Sylvie Castioni réunit 92 personnalités, pour réaffirmer les droits fondamentaux des femmes. 92 femmes s’unissent autour de la figure de Marianne, sous le hashtag #jesuismarianne (Probablement un clin d’œil et un détournement du célèbre #jesuischarlie), pour incarner la liberté, et clamer l’importance de respecter nos droits. C’est aussi une célébration de la liberté de pensée, de la liberté d’expression, la liberté d’opinion. Le fait d’utiliser un hashtag est aussi symbolique, symptomatique d’une certaine époque. Une ère digitale où l’on affirme ses droits, à coups de hashtags, de coups de gueule et de coups de foudre... 

 

Un coup de foudre qu’a visiblement eu la Art Girls Gallery, une galerie d’art en ligne, qui œuvre depuis des années contre l’invisibilisation des artistes femmes. Fondée par Annelise Stern, cette galerie 2.0 est axée sur le féminisme, le « Female Gaze » et les nouvelles technologies. 

 

En travaillant sur ce symbole, sur l’allégorie de la République, Sylvie Castioni se positionne en tant que fervente défenseuse des droits des femmes. Ses égéries sont à son effigie. À travers 92 muses, Sylvie brosse le portrait d’une France libre et plurielle : une France à notre image. Le nombre 92 fait écho à 1792, l’année qui a vu fleurir la création de Marianne. 

 

Elle photographie ces femmes, pour mieux capter leur lumière. En effet, le mot photographie vient du grec photos qui signifie  « lumière », et graphie, « écrire ». Photographier, c’est capter la lumière. « Écrire la lumière ». Littéralement. Ou peut-être, est-ce la lumière qui s’écrit (et s’écrie) elle-même à travers ces portraits de femmes. Ici, le propos est double. Car comme dit le poète Louis Aragon, « De la femme, vient la lumière. » 

 

La femme est porteuse de lumière. Résolument.

 

L’histoire de Marianne

 

Il serait intéressant de revenir aux sources de Marianne.

 


Eugène Delacroix, La Liberté guidant le Peuple (1830)


« Elle est née dans le Paris 1790, comme une rose épanouie, au jardin des fleurs de lys. » (Michel Delpech, Que Marianne était jolie)

 

Marianne naît en 1792. Après la Révolution française (1789), la Monarchie est tombée et la République éclôt. Les Républicains cherchent à donner un visage nouveau à la République. République est un mot féminin. On lui donne alors les traits d’une femme, Marianne. Mais pourquoi Marianne ?

 

Plusieurs versions racontent l’origine de ce prénom. Dans les années 1790, Marie et Anne étaient les noms les plus populaires dans la campagne française. Marie, c’est la mère de Jésus. Et Anne, la mère de Marie. C’était donc un prénom populaire, porté par des paysannes, à tel point qu’il était parfois méprisé, malgré sa beauté.

 

Une autre version raconte que Marianne, viendrait de « Mariamne », une princesse juive, la femme du roi Hérode. Cette princesse a hélas une sinistre histoire. Elle a été exécutée, sur ordre de son mari, car elle refusait de s’offrir à lui. C’est donc une victime de féminicide. 

 

Et pourtant… Marianne symbolise la liberté. 

 

Esclave affranchie ou Déesse de la liberté ?

 

Personnage biblique ou paysanne française, Marianne incarne, par son histoire, les souffrances des femmes.


Marianne est le symbole de la liberté. L’allégorie de la République. Une allégorie est une image, une représentation concrète d’une idée abstraite. Marianne est l’allégorie de la République. La femme est l’allégorie de la liberté.

 

Marianne se distingue par sa tenue qui rappelle les déesses antiques, par son port du drapeau tricolore et son bonnet phrygien. Le bonnet phrygien est le bonnet que portaient les esclaves affranchis, émancipés. En ce sens, Marianne est une esclave affranchie qui incarne l’émancipation des femmes. 

 

Comme la déesse Eleutheria (Ἐλευθερία) ou la déesse Libertas, déesses de la liberté dans la mythologie grecque et romaine, elle figure la puissance de la liberté. Comme les Amazones, elle lutte, le sein nu.

 

Marianne représente la liberté, mais aussi la volonté de sortir du joug patriarcal, de l’oppression sociétale. Elle porte la voix et le visage d’un peuple opprimé. Sous les traits d’une femme, elle figure la puissance d’une France libérée.

 

Liberté, égalité… Féminité ?

Liberté, égalité… Sororité.

 

À travers cette série photographique, Sylvie Castioni l’affirme : chaque femme incarne la République et la Liberté. Ses droits se doivent d’être respectés. 

 

Dans une époque post #metoo, elle rappelle que les femmes sont plus fortes lorsqu'elles unissent leurs voix. 

 

Lorsqu'elles parlent d’une seule et même voix.

 

Marianne(s) : intersectionnalité et  représentativité

 

Icône universelle, la Marianne a toujours eu une place de choix dans les mairies, où l’on exhibe son buste pour honorer la République. De Brigitte Bardot à Laetitia Casta, en passant par Sophie Marceau ou Evelyne Thomas, Marianne a longtemps eu une image assez figée (stéréotypée), témoignant d’une vision restrictive de la beauté à la française. Sylvie Castioni fait à la fois un clin d'œil et un pied de nez à cette tendance.

 

J’aime beaucoup le titre de l’œuvre qui stipule que la figure de Marianne est plurielle. J’aime le fait qu’il honore la pluralité et la singularité des femmes. La multiplicité de l’identité féminine. Ainsi Sylvie Castioni s’inscrit dans la démarche intersectionnelle de Kimberlé Crenshaw. Les questions de représentativité prennent alors tout leur sens, dans cette œuvre intime et politique, qui glorifie plusieurs femmes comme une seule et même (f)âme.

 

L’intersectionnalité est un concept créé en 1991 par Kimberlé Crenshaw, juriste afro-américaine. Il s’agit d’un outil pour analyser l’entrecroisement des discriminations, liées à la pluralité des identités (la race, le sexe, l’âge, la religion, l’orientation sexuelle, la classe sociale, la capacité physique...), augmentant ainsi les préjudices subis. Initialement, ce concept a été décrit pour parler de la réalité des femmes noires qui subissent les effets et les discriminations, liés au sexisme et au racisme.


Cette  intersectionnalité fait écho à la notion de « sororité ». 

 

 

Sororité : l’amour pour les femmes

 

Sororité… Notion que j’ai moi-même exploré, en tant que poétesse féministe, dans mon œuvre, Les Mots de Feu. Dans ce recueil de poésie, se trouve mon poème Sororité

 

« La Sororité, c’est ce foyer de solidarité féminine qui constitue une arme infaillible contre le patriarcat. À l’heure où les femmes ouvrent de plus en plus leurs voix, où l’on attend des hommes qu’ils prennent part au combat, reste un territoire vertigineux à conquérir : la solidarité entre femmes. Sororité, un mot assoiffé de sonorité, des voix qui se mêlent à l’unisson dans le but de faire écho. La sororité, c’est cette tendresse ineffable que l’on éprouve à l’égard d’autres femmes, du fait de nos épreuves, de nos similitudes ; de notre condition féminine. C’est ainsi que face aux écueils, toutes, l’on se cueille, l’on s’accueille et l’on se recueille. L’on se rencontre, l’on se raconte et l’on se rend compte, de nos histoires, multiples et comme une. L’unité trône au cœur de nos pluralités. Les mêmes coups, les mêmes leurres, malgré toutes nos couleurs. Une expérience commune, une révolte partagée. Le silence qu’il faut à tout prix taire, pour ne plus nous enterrer. Dans la familiarité de nos intimités étrangères, se révèlent la gémellité de nos peines, l’intersectionnalité de nos souffrances. S’impose la sororité de nos voix. »

 

Ce poème apparaît également dans le livre Après la pluie de Solène Ducretot et Alice Jehan, un manifeste sur l’écoféminisme.

 

Liberté, égalité… Sororité.

 

Avec l'œuvre de Sylvie Castioni, on entre presque en Matriachie. Une utopie où la liberté est loin d’être idéalisée. C’est un espace de liberté, où règnent l’individualité et la diversité, un “queendom” où trône la sororité. 

 

Le mot « sororité » désigne une communauté de femmes, et par extension, il désigne, la solidarité féminine. Ce mot est hélas, souvent rabâché dans les cercles féministes, sans volonté réelle de l’incarner pleinement.

 

Marianne(s) offre un regard nouveau. Malgré l’émerveillement de nos différences, cette œuvre montre que nous sommes reliées par une commune présence. Des expériences similaires, des douleurs partagées, la résilience solaire au cœur des féminités. Nous sommes une. De par notre féminitude. À travers la figure de Marianne(s), nous voyons la même femme, sous de multiples formes… Mille identités.

 

Quant à la créatrice du projet, elle en est une belle représentation.

 

Sylvie Castioni est pétillante, rayonnante, souriante. Le S de Marianne(s) s’inscrit comme le « s » de singularité, le « s » de « souveraineté », mais aussi comme le S de « sororité ». Le S de Marianne(s), c’est le S de Sylvie. 

 

Sylvie Castioni incarne la liberté, la féminité et la sororité.

 

« Female Gaze » et « Girl Power » : 

Un projet intime et politique

 

Le travail de Sylvie Castioni fait la part belle au « Female Gaze », le regard féminin. Il s’agit d’un concept développé par la théoricienne féministe, Laura Mulvey, par opposition à la notion de « male gaze ». Ce que j’apprécie dans l’œuvre de Sylvie Castioni, c’est qu’elle célèbre les femmes, sans nul besoin de s’opposer ou de se comparer aux hommes. Ce qui témoigne d’une force remarquable, couplée à une merveilleuse douceur. Pour moi, c’est la beauté et l’essence même de l’énergie féminine. Une puissance souveraine, reine et sereine. Indépendante du regard des hommes.

 

Dans La Liberté guidant le Peuple (1830), le peintre Eugène Delacroix représente Marianne, sein nu, orné d’un bonnet phrygien, courant et entourée uniquement d’hommes. A contrario, dans Marianne(s) de Sylvie Castioni, on ne voit que des femmes, de différentes couleurs, de différentes cultures, portant le bonnet phrygien, et ornées du drapeau tricolore pour cacher leurs seins… Du regard masculin ? Ou de la censure 2.0.

 

C’est un parti pris : photographier uniquement des femmes, pour incarner la liberté et affirmer leurs droits. 

 

Cela me fait penser à l'œuvre d’Olympe de Gouges : La Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne (1791). Femme de lettres et politicienne, Olympe de Gouges est une pionnière du féminisme. Très investie dans la Révolution française, elle adresse cette Déclaration à la reine Marie-Antoinette, en écho à celle de 1789. Elle lutte pour l'émancipation de la femme, pour la reconnaissance de sa place politique et sociale. Elle milite pour l'abolition de l'esclavage. (C’était une féministe intersectionnelle avant l’heure !)

 

En effet, Sylvie Castioni photographie les femmes, avec son regard de femme / f’âme. Le regard qu’elle porte sur les visages, mais aussi sur les corps féminins, est beau, tendre, puissant, émancipateur. Les femmes sont libres de se définir comme elles le désirent.

 

Marianne(s) est une célébration des femmes, sans critique directe du patriarcat, sans dénonciation explicite du joug phallique. C’est une belle façon d’affirmer la puissance des femmes, de s’affirmer, de s’imposer, sans le regard masculin, sans besoin de se définir par rapport à l’homme. 

 

Ces femmes brillent et existent pour elles-mêmes, sans nul besoin de se comparer aux hommes ou de se définir selon le “male gaze”.

 

Il n’y a pas de volonté d’émasculer ou de castrer l’homme. Il y a juste le désir de briller, par soi, pour soi et pour les autres… Femmes… F’âmes.

 

Le mantra de Sylvie Castioni ? « Be your own muse ». Une formule exquise qui rappelle à de nombreux égards, la phrase de Frida Kahlo : « Je suis ma propre muse ».

 

La femme est la muse de Sylvie Castioni.

 

À travers son œuvre, cette photographe de la mode, cette artiste engagée, nous invite à poser un regard positif sur nous-mêmes. Elle nous rappelle, à nous les femmes, qu’en aimant les autres dames, on s’aime mieux soi.

 

Ce n’est pas un hasard, si dans cette série de portraits, se trouve son autoportrait

 

C’est un beau message que nous offre cette D’âme.

 

Réflexion sur le corps féminin 

 

Sylvie a voulu réinventer l’icône de Marianne, en déconstruisant un idéal de beauté. Elle ouvre ainsi le débat sur la violence faite aux corps des femmes. Icône féminine, Marianne est une figure inventée par des hommes, à une époque où les femmes n'avaient même pas le droit de voter… Et donc certainement pas, de disposer pleinement de leurs corps.

 


La nudité est révélée avec une élégante pudeur. Une pudeur révélatrice. Un nu pudique qui permet de révéler la nudité des émotions. Publique ou pudique, lubrique ou ludique, la nudité des femmes est porteuse de leurs émotions. Plusieurs visages, plusieurs histoires… Différentes formes, différents corps. De multiples corporéités. De multiples identités, entre pluralisme et singularité.

 

Cette réflexion sur le corps s’offre comme un miroir de l’âme. On a presque l’impression que cette série photographique donne à voir une séance psychanalytique. Des portraits capturés, comme un moment thérapeutique. 

 

Cette démarche, peut-être inconsciente, fait écho au travail d’Antoinette Fouque, figure historique du MLF (Mouvement de Libération des Femmes). Collectif non-mixte, le MLF s’offre comme un lieu de discussions entre femmes. Au sein du MLF, Antoinette Fouque anime la tendance « Psychanalyse et politique », un espace de réunion et de paroles, luttant pour la libération des femmes, dans une perspective à la fois psychanalytique et révolutionnaire. Cette articulation de l'inconscient et de l'histoire — psychanalyse et politique — a fait la spécificité d'une partie du mouvement français.

 

Antoinette Fouque affirme qu'« il y a deux sexes », titre de son premier recueil, et que « le mouvement de libération des femmes s'attaque à l'omnipotence d'une culture phallocentrée ».

 

Le concept de « Femellité » 

 

Photographe de mode et artiste engagée, Sylvie Castioni a souhaité mettre sa créativité au service de la cause féminine. Avec Marianne(s), c’est un pari réussi.

 

Sur une note plus crispante, pour ne pas dire audacieuse, cette œuvre soulève des questions intéressantes sur l’identité féminine, et plus spécifiquement, sur la notion de « femellité ». La Femellité est une notion, conceptualisée par la théoricienne féministe Nicole Roëlens et popularisée par la militante et journaliste femelliste Dora Moutot. Cette notion affirme que la femme est une personne adulte femelle.

 

Marianne(s) célèbre la liberté, la féminité, la sororité… Mais pour moi, cette œuvre ouvre aussi une réflexion sur la « femellité », une notion fort décriée dans la sphère féministe, et qui pourtant, pose une vraie question sur l’identité féminine, et plus largement, sur la cause féminine / femelline.

 

Marianne(s) exalte les femmes, les f’âmes. La matrie, la matrice. La création, la créativité. La muse et l’artiste. La féminité et le féminisme.

 

Une ode à la maternité

 

Dans cette série photographique, je dois avouer qu’il n’y a aucune personnalité à laquelle je me suis identifiée… Peut-être est-ce une invitation à incarner ma propre histoire. À être ma propre icône. Pourtant, il y a bien une dimension qui m’a touchée. C’est la dimension familiale. La relation mère-fille. 

 

En effet, Sylvie Castioni se photographie elle-même. On sait à quel point l’autoportrait féminin est important dans l’histoire de l’art, en termes d’émancipation féminine. Mais elle photographie aussi sa propre fille, faisant ainsi d’elle sa muse.



Les relations mère-fille sont souvent compliquées. Mais elles s’offrent aussi comme un cocon de douceur. Je trouve cela extrêmement beau de voir une mère présenter sa fille comme sa muse. C’est un sublime « femmage », dans tous les sens du terme.

 

Le « Girl Power » au service de la sororité 

 

Le girl power (pouvoir féminin) est un mouvement et phénomène culturel inspiré du féminisme, popularisé dans les années 1990, par des chanteuses pop comme les Spice Girls, Madonna, Christina Aguilera ou TLC. Cette philosophie est ensuite récupérée au sein du marché de la mode. Elle se distille dans Marianne(s).

 

Malgré un côté « Girl Power » assumé, cette œuvre a le mérite de clamer que c’est en aimant les autres femmes, qu’on s’aime mieux soi-même. Que c’est en s’aimant mieux soi, qu’on apprend à aimer les autres. 

 

C’est pourquoi Marianne a de multiples visages, de multiples corps, de multiples personnalités. Mille identités. Sous les traits de 92 féminités, elle figure la puissance de la liberté. Le courage de l’authenticité. Elle prône l’individualité et la diversité. La singularité et la pluralité. L’intersectionnalité et la sororité.

 

Ouvrir la voix (voie)

 

Marianne(s) est une œuvre, entièrement portée par un chœur de femmes. La Art Girls Gallery, représentée par Annelise Stern, Sarah Maurin et Amandine Grondin. La photographe Sylvie Castioni. La maquilleuse Claire Beauchamp. Et toutes les muses, elles-mêmes créatrices, présentes dans ce projet. De plus, une partie des fonds sera reversée à la Fondation des Femmes, pour lutter contre les violences faites aux dames. 

 

Plusieurs voix s’unissent, dans un même écho. Les femmes n’ont plus peur de faire du bruit. Elles affirment, à l’unisson, que la France, c’est elle(s). Et qu’elles ne permettront plus que leurs droits soient piétinés.


Marianne(s) est une œuvre fédératrice, unificatrice, impératrice, où les femmes sont souveraines, reines et sereines.  


Je dois admettre que j’avais du mal à comprendre, pourquoi seules des personnalités publiques ou des femmes célèbres, avaient été choisies pour représenter Marianne. Était-ce par jeu de mots entre l’icône et l’allégorie ? Ou une volonté de mettre en lumière des personnes déjà visibles ? Avec du recul, je réalise que c’est peut-être une invitation à créer son propre mythe. Mais c’est aussi une façon de montrer que l’art a le pouvoir d’éveiller les consciences. Et que lorsque l’on a une voix et une certaine visibilité, il est important de l’utiliser pour des causes nobles.

 

Conviée au vernissage, qui s’est tenu le 16 avril, à l'Hôtel des Gabelles (Hôtel de Beauté, Versailles), j’ai découvert des personnalités étonnantes, détonantes, comme la rappeuse Jodie Coste, la chanteuse Virginie et les Femmes Canon ou encore l’artiste Deborah Leclercq. Des identités singulières qui mettent leurs talents au service de la cause féminine. 

 

Il est intéressant de souligner que cette exposition qui magnifie la Femme, a lieu dans un espace qui appartenait à Louis XIV. Aujourd'hui, la République brille, là où vibrait la Monarchie.

 

Marianne(s) rayonne, telle une Reine-Soleil.

Une impératrice solaire des temps modernes.

 

Une œuvre engagée

 

Avec Marianne(s), Sylvie Castioni signe une œuvre forte et engagée.


Ce n’était pas seulement une femme dynamique.

C’était une flamme, une dynamite.

Plus qu’une dame, c’était un mythe.

 

 

Marianne(s) célèbre la puissance des femmes.

 

À l’heure des crispations identitaires, c’est un projet qui détourne les pièges du nationalisme, pour mieux célébrer la République et la France, l’universalité et la différence. La liberté et la diversité… La bienveillance et la sororité. 

 

À travers cette déclaration d’amour aux femmes, Sylvie Castioni déclare son amour à la France… Sa patrie. Ou plutôt… Sa « matrie »

 

Vive la République ! Vive la France !

Et surtout… Vive les Femmes !

  Un article de Maureen KAKOU.

 

 

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